Page 9 - Nouvelles gauloises - Nouvelles antiques
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La nourrice se leva.
                     – Laisse, Fortunata. J’y vais…
                     La fillette remit doucement son frère endormi
                   dans le berceau et fila à petits pas vers l’entrée.
                   Un  frisson  la  parcourut quand  elle  traversa
                   la pièce glaciale où, près d’un fauteuil d’osier
                   faisant face à la cheminée éteinte, le chien s’était
                   redressé.
                     – Qui est-ce ?
                     – De l’huile d’olive, pour pas cher, fit une voix    un denier =
                   chevrotante à travers la porte.                          seize as
                     Elle ouvrit : la voisine du dessous, une vieille
                   femme, tenait une cruche remplie à ras bord.
                     – Achète-moi un litre pour six deniers.
                     La fillette baissa les yeux.
                     – Et… combien me vends-tu pour trois as ?
                     La vieille ne prit pas la peine de répondre et
                   tourna les talons.
                     – Une autre fois, souffla l’enfant…
                     L’autre disparut dans l’escalier.
                     – Eh ! Mais qu’est-ce qui te prend ?
                     Le chien venait de filer par la porte ouverte et
                   dévalait déjà les marches.
                     – Fortunata ! Louernos s’est échappé !
                     La réponse de la nourrice fut couverte par les
                   cris des jumeaux qui avaient repris de plus belle.
                     – Vite ! Je dois le rattraper !
                     Primilla enfila des sandales qui traînaient par
                   terre et se jeta dans l’escalier.                       plaustrum





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