Page 30 - Nouvelles égyptiennes - Nouvelles antiques
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– Tu as ton or avec toi ?
Amonnakht écarta aussitôt le pagne qui lui
enserrait la taille : d’une étoffe blanche, rugueuse,
tenant lieu de corset, il tira des baguettes de métal
jaunâtre.
– Dix deben. J’ai tout fondu. Juste eu le temps
de l’emporter avant que les Medjaÿ n’arrivent…
– Tu as bien fait. Tu ne pourras plus rentrer
chez toi. Il va falloir que tu quittes Thèbes.
Maintenant, mon ami, écoute-moi.
Le carrier f ixa son complice.
– Je connais très bien un Bédouin, comme ceux
qui volent les caravanes. Pas le temps de te dire
comment, l’histoire est longue. Mais c’est un
homme sûr, très sûr. Il possède le désert comme
personne. Une fois que tu seras hors de la ville,
il t’aidera à fuir où tu veux, jusqu’en Syrie s’il
le faut… Mais pour ça, il faut le payer… de l’or,
beaucoup d’or…
– Je suis prêt à lui donner jusqu’à la moitié de
ma part ! Mais comment sortir de la ville si la
police surveille partout ?
– Ta part d’or restera intacte. Elle augmentera
même de beaucoup.
Amonnakht parut interdit.
Heb eut un sourire avisé ; il semblait parfaite-
ment conf iant.
– Dans une heure à peine, des serviteurs vont
venir chez moi pour chercher des meubles que
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