Page 32 - Nouvelles égyptiennes - Nouvelles antiques
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F inalement, le carrier céda, et le peintre lui
indiqua les pièces qu’il faudrait ôter de leurs socles.
Amonnakht sentit le coffre s’ébranler et ouvrit
les yeux aussitôt.
Il y avait pris place après les indications de
Heb et s’était assoupi d’un coup, car le meuble
était grand, très grand, presque assez pour qu’un
homme de sa corpulence puisse y demeurer à
l’aise.
Dedans, il faisait tout noir, pas un rai de lumière.
Mais il perçut comme un roulis : des hommes le
portaient sur leur dos ; il les entendait ahaner.
Brusquement, un choc.
Plus rien.
Des roues commencèrent à crisser : on le tirait
sur un chariot. Il pensa soulever un peu le lourd
couvercle en bois du coffre mais réprima très vite
l’idée ; trop risqué, Heb l’avait dit ; mieux valait
attendre qu’il y ait foule pour pouvoir voir sans
être vu.
Le chariot se f igea complètement, immobile.
Le temps passa, interminable, des heures peut-
être. Il faisait une chaleur torride ; le pagne lui
collait aux cuisses. Serrés contre lui, ses outils :
son marteau de tailleur de pierre, un ciseau de
sculpteur, une lampe à huile et l’arc, la baguette,
la planche pour pouvoir faire le feu.
Le coffre se remit à bouger : des hommes le
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