Page 11 - Géha et compagnie - Récits
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Géha vend son âne
qu’à remplir. Et une fois désaltérés, ils bénissaient
le saint homme qui venait de leur porter secours.
Grâce à ce petit commerce, Géha parvenait à
gagner sa vie. Mais le travail n’était pas de tout
repos. Les jarres se vidaient plus vite qu’il n’y
paraissait, obligeant le pauvre homme à faire des
allers-retours incessants entre les rues et la rivière.
En fin de journée, lorsqu’il rentrait chez lui, Géha
était tellement fatigué qu’il se jetait sur sa paillasse
et s’endormait aussitôt.
Fatma de son côté, vivait des journées tout aussi
épuisantes, cultivant le petit jardin qui entourait la
cabane et vendant une partie des légumes récoltés
au marché le plus proche.
Avec le temps, mari et femme étaient parvenus,
à force de travail et de privations, à économiser
une petite somme d’argent destinée aux périodes
difficiles.
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