Page 117 - Nouvelles égyptiennes - Nouvelles antiques
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– Dans un royaume grand comme l’Égypte où
                   chaque ville avait ses propres divinités, les traditions
                   étaient trop fortes pour qu’un seul homme, fût-il le
                   roi, pût imposer sa seule croyance… Le culte d’Aton
                   disparut  avec la mort d’Akhenaton. Mais durant
                   les dix-sept ans que régna ce pharaon iconoclaste,
                   les canons millénaires de l’art furent profondément
                   bousculés : délaissées les silhouettes f igées et les
                   expressions de rigueur ; avec lui, le trait devint plus
                   organique, plus sensible, plus spontané ; les formes
                   gagnèrent en rondeur, de manière parfois excessive ;
                   les défauts physiques furent montrés tout autant
                   que les qualités ; le naturel prit le dessus et avec lui,
                   l’expression nouvelle de l’amour !


                     La Seine qui s’écoule à ma droite, qui semble
                   m’indiquer la route.
                     Je longe sa berge, le pas léger, mais une crainte
                   grandit dans mon cœur : le courant qui emporte
                   tout réduit le passé à néant.
                     Brusquement, une sourde présence… je me
                   retourne.
                     Le soulagement : les quatre tours en coin de la
                                                                       Alexandrie
                   Bibliothèque nationale de France, garantes des
                   siècles éphémères, veillent silencieusement sur
                   la ville…


                     – L’incendie qui se déclara quand César captura la
                   ville eut des conséquences désastreuses. Alexandrie,





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