Page 18 - Nouvelles romaines - Nouvelles antiques
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son testament mais depuis, je n’ai cessé de tra-
vailler pour subvenir à mes besoins et j’avais
d’ailleurs sur moi mes quinze deniers de paye…
– Quinze deniers !… s’écria le responsable. Vous
faites tout ce raffut pour cette somme ridicule !
– Mais… lâcha l’affranchi dont la voix
s’étranglait.
– Allons, allons !… Estimez-vous heureux de
pouvoir venir vous baigner ici tous les jours. Et
remerciez Sextus Baebius Balbus, notre généreux
exomis donateur, de vous avoir accordé ce privilège pour
seulement un quart d’as !
L’autre ne parvenait plus à émettre un son.
– Quant à ce prétendu « vol »… enchaîna le
responsable. A-t-on idée d’emmener de l’argent
aux bains ? Ne serait-ce que quelques menues
pièces ?… Vous savez bien que de petits incidents
de ce genre peuvent se produire n’importe où.
Alors je vous conseille vivement d’oublier cette
affaire et de rentrer chez vous.
– Mais je n’ai plus rien à me mettre ! lâcha
l’autre presque malgré lui.
Le responsable se tourna alors vers le Gaulois
et dit :
soleae – Donne à cet homme ton exomis et tes soleae
pour qu’il s’en aille.
À ces mots, l’affranchi se sentit vaciller. Il dut
pourtant se ressaisir lorsque l’esclave lui tendit
les vêtements. Mains tremblantes, il enroula le
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