Page 17 - Nouvelles romaines - Nouvelles antiques
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Le nouveau venu entra dans la pièce et s’arrêta
à quelques pas des deux personnes présentes.
– Tu surveillais l’apodyterium quand le citoyen
que voici est venu déposer son pallium. C’est toi
qui l’as volé ?
– Je n’ai rien volé, Caius Cornelius, je jure !…
s’écria l’esclave avec un fort accent.
Et posant sur ledit citoyen un regard hésitant,
il ajouta :
– Mais pardonnez-moi, maître, je me souviens
bien de cet homme… Et ce n’est pas un pallium pallium
qu’il portait, mais une tunique.
Le visage du responsable se figea. On eut dit
qu’un voile avait recouvert ses yeux. Lentement,
il se tourna vers l’individu dont il venait obli-
geamment d’écouter le récit.
– Quel est votre nom ? demanda-t-il en
appuyant sur chaque syllabe sous l’effet d’une
colère contenue.
L’intéressé sentit la peur l’envahir.
– Je… balbutia-t-il. Je m’appelle Manius
Aurelius… le Grec. tunique
– Et vous enseignez, je présume ?
– Oui… l’histoire, les lettres, le calcul… Ma
boutique est sur le For…
– Et dites-moi, coupa le responsable. Quand
donc le citoyen Manius Aurelius vous a-t-il
affranchi ?
– Il y a cinq ans, Caius Cornelius. C’était dans
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