Page 18 - Nouvelles égyptiennes - Nouvelles antiques
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L’émotion le faisait trembler.
                                – Et le soir, quel fut ton rêve ?
                                Le médecin était parfaitement serein.
                                Minnakht en fut surpris, s’apaisa quelque peu.
                                – Quand je f inis par m’endormir, Anubis m’ap-
                              paraît soudain, me conduit dans la salle des deux
            Osiris, dieu des   vérités… Osiris est là, sur son trône, avec Thot
                morts         et les assesseurs… Je les salue, leur conte ma
                              vie, mes bonnes actions, je me défends, je crois
                              bien faire… On pose mon cœur sur un plateau,
                              sur l’autre, la plume de Maât… Anubis arrête la
                              balance : le fléau penche d’un côté… Je ne com-
                              prends pas… Thot enregistre, les juges assènent :
                              « Minnakht, tu n’es pas juste de voix ! » Je veux
                              parler, expliquer, convaincre… Mais c’est trop
                              tard, Ammout surgit, elle mange mon cœur…
                              Mon âme précieuse, mon bâ a peur ! Je ne pour-
           Thot, greff ier des   rai plus revivre encore… Le royaume des morts
                dieux         m’est fermé !
                                Ahmès regarda f ixement le noble, lequel atten-
                              dait qu’il s’exprime, désespéré, le souffle court.
                              Mais en réponse, le médecin posa sa main sur
                              l’épaule frêle de son ami, et il eut un léger sourire.
                                – Voyons Minnakht, tu sais bien que ce rêve
                              n’est rien et que je connais les formules pour
                              qu’Isis le rende impuissant.
                                L’autre l’observait, interdit.
                                – Quant au visage de l’homme sur le mur de
                              ta tombe, une simple retouche lui donnera la
            Maât, déesse de
               la justice

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