Page 87 - Nouvelles égyptiennes - Nouvelles antiques
P. 87
L’AMOUR
PEUT TOUT
ou
Une femme belle et insoumise
Elle : « Ton parfum est suave comme le lys. » Sphinx de Gizeh
e
Lui : « Et le tien, doux comme le miel. » (vers xxvı siècle
av. J.-C.)
Dans les sentiers de la campagne, entre les mai-
sons de briques crues, au cœur des jardins de la
ville, le long de ses immenses murailles, au bord
des méandres du fleuve, à l’orée du désert perf ide,
à l’ombre du Sphinx ensablé, des pyramides tom-
bées en ruines, des grenadiers aux lourds fruits
mûrs, dans les cours, dans les ateliers, dans les
coins tamisés des temples, dans les vignobles, les pyramides de
oliveraies, près des étangs, près des palais, dans Gizeh
(vers xxvı siècle
e
les marais où le hibou rêve de la nuit prochaine,
av. J.-C.)
sur les toits en terrasse bercés par la voûte mou-
vante des étoiles, parmi les hommes, parmi les
bêtes, les objets, les bruits, les silences, Neith et
Mipou vivent leur amour.
Neith est f ine, aérienne ; elle a le teint pâle, des
cheveux de jais. Son regard est franc, lumineux,
85