Page 89 - Nouvelles égyptiennes - Nouvelles antiques
P. 89
Lui : « Lui et moi nous irons pêcher et chasser
l’oiseau au boomerang. Il m’aidera dans l’atelier
et je lui apprendrai son métier pour qu’il puisse Gizeh
dépendre de lui et veiller aux soins de ma tombe. » Memphis
Peu après qu’un enfant naîtra, on lui attribuera
son ren, son nom à lui, sans lequel il n’y a pas de
vie. Sa naissance sera constatée et les sept Hathor
révéleront les hasards de sa vie future, af in qu’il
puisse se préparer à faire face aux coups du destin.
Elle : « Car Hathor veille sur nous tous. »
Lui : « C’est la mère, le ciel, la danse, la joie ! »
– Ses frères sont des vauriens. Tout le monde
à Memphis le sait. Ce sont des artisans véreux.
Ils traînent dans les maisons de bière, hébergent
des femmes dans leurs chambres, s’enivrent de
bière brune du matin jusqu’au soir, de vin gorgé
de miel chaque fois qu’ils ont volé. Car en plus jarre à bière
de leurs vices, ce sont des criminels. Leurs mains,
leurs pieds, leurs dos portent les marques infa-
mantes du bâton des bourreaux. C’est un homme
comme cela que tu veux épouser ?
Pagne long, torse nu, tête rasée, le vieux prêtre
se tut et regarda sa f ille. Sous les lignes du front
parcheminé par l’âge, ses yeux encore alertes
semblaient désemparés.
Neith eut un regard doux, vaporeux, séra-
phique ; elle percevait un monde qui n’entourait
qu’elle seule. amphore à vin
87