Page 88 - Nouvelles égyptiennes - Nouvelles antiques
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parfois passionnément espiègle. Son galbe
                              est sensuel, délicat. Quand elle chante, danse
                              à la gloire d’Hathor, ceux qui l’entendent
                              s’élèvent aux cieux. Quand elle marche,
                              c’est une reine. Neith est l’élégance incarnée.
                                Mipou est grand ; sa peau hâlée. Il a les épaules
                              larges, robustes, les bras épaissis par l’albâtre qu’il
                              façonne avec véhémence. Mais ses gestes ont une
                              grâce féline qui leur ôte la moindre rudesse. Il
                              laisse son amante aller seule, libre, mais ils sont
                              tout près. Leurs mots sont des liens invisibles.
                              Mipou aime et sait respecter.
                                Elle : « Nous nous marierons en l’an IV, le qua-
                              trième mois de l’été, le quinze du mois exacte-
                              ment, car il fera doux ce jour-là ; les nuages qui
                              seront dans le ciel feront un parasol de plumes. »
                                Lui : « Une fois partie de chez ton père, tu t’ins-
          Hathor, déesse de   talleras dans ma maison. Vivant de plein gré sous
               l’amour        mon toit, tu deviendras donc mon épouse et dès
                              lors, on t’appellera Neith, la femme de Mipou. »
                                Ce jour-là Neith apportera les objets qui consti-
                              tuent sa dot ; Mipou offrira du blé en guise de
                              cadeau de noce. Un scribe notera les biens de
                              chacun, car un divorce conduirait au partage.
                              Mais cela sera une vaine précaution.
                                Elle : « Je veux voir des enfants partout. Je veux
             hiéroglyphes     qu’ils jouent, je veux qu’ils rient. Je m’empiffre-
           signif iant « ren »   rai de laitue pour être sûre d’être féconde ! Et je te
                (nom)
                              donnerai un f ils… »




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