Page 80 - Nouvelles égyptiennes - Nouvelles antiques
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soldat qui devait occuper mon poste af in qu’il enrôle
                              quelqu’un d’autre.
                                Je recouvre mes esprits lentement, saisis le papyrus
                              tombé, me lève, regarde le nom du fonctionnaire qui
                              a fait chavirer mon destin :
                                Tjay.
                                C’est ton nom.
                                Et je sais que je vais te tuer…


                                Tjay  colla  sa  lampe  au  mur  sombre  et  lut  le
                              texte qui était gravé :
                                « Ma vie durant, toute ma longue vie, je ne
                              f is que du bien aux autres. Le pauvre paysan qui
                              a faim, j’allégeais son impôt injuste. Le jeune
                              étudiant sans culture, je lui accordais mon indul-
                              gence. Je n’usais pas de mes richesses pour me
                              procurer des faveurs. Je pensais toujours au bien-
                              être des hommes de basse condition. Je ne volais
                              pas, je ne mentais pas. Les autres passaient bien
                              avant moi. »
                                Le scribe eut un hochement de tête satisfait
                              et revint vers l’entrée de sa tombe. Un homme,
                              pagne droit, attendait, la mine anxieuse.
                                – Maître, cela convient-il ?
                                – Les entailles sont un peu chétives et les
                              droites, parfois hésitantes, mais la vérité est là,
                              pour toujours.
                                Le chef des arts put respirer.







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