Page 16 - Nouvelles gauloises - Nouvelles antiques
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Plus loin, par une fenêtre minuscule, elle vit des
tonneliers, aissettes en main, dressant des douves
que d’autres ouvriers assemblaient en futailles ;
dans un coin, des tonneaux prêts à recevoir vin
ou cervoise, toutes sortes de cuves et baquets.
Mais rien d’autre ; elle progressa, changea de rue.
Une odeur âcre l’assaillit près d’un atelier de
fouleurs : un homme, tunique relevée jusqu’aux
aissette genoux, piétinait, pour le dégraisser, un tissu
baignant dans une cuve contenant de l’urine ;
suspendus à une barre, en hauteur, des draps
bigarrés séchaient ; ailleurs, les teinturiers, munis
de grands bâtons, remuaient les étoffes plon-
gées dans des baquets d’eau colorée ; d’autres
hommes cardaient les tissus avec des brosses
garnies d’épines.
Elle continua.
Sur un plateau en bois, un artisan avait posé
une motte d’argile qui sous ses doigts experts
prenait une forme ronde, régulière, à mesure que
tournait le plateau, actionné par un bâton.
Une fois la motte de terre devenue récipient, le
potier la laissa sécher quelque temps, la polit, y
fixa un col et des anses avec de la barbotine, puis
la recouvrit d’appliques figurant des décors en
relief, et le vase fut prêt pour le four.
Disposés sur des étagères attendaient d’autres
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