Page 14 - Nouvelles gauloises - Nouvelles antiques
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de la pluie, traversa le vestiaire chauffé, puis une
grande salle à colonnades où des hommes huilés
pratiquaient la lutte. Primilla était à ses trousses.
– Ce chien est à toi ? firent deux masseurs qui
s’étaient joints à la poursuite.
– Non, c’est le chien de mon père ! lâcha la
fillette.
En filant dans le frigidarium, Louernos jeta des
regards aux baigneurs des bassins d’eau froide, à
ceux qui somnolaient sur des bancs entourés de
statuettes, de peintures, de mosaïques ; il déboula
dans le tepidarium où les clients se délassaient
strigile dans des vasques d’eau tiède ou raclaient leur
peau sale au moyen de strigiles, ne vit rien, cou-
rut jusqu’au fond : là, les hommes suaient à grosses
gouttes, certains plongés dans des bains brûlants,
d’autres couchés sur des lits légers pendant qu’on
les massait. L’animal fit des va-et-vient, agité, puis
il rebroussa brusquement chemin.
– Attrape-le ! fit l’un des masseurs en le voyant
revenir.
L’autre se jeta sur la bête qui croisait une fon-
taine moulurée, mais tomba lamentablement
dans l’eau.
Tepidarium, frigidarium, salle de lutte, vestiaire,
palestre.
– Quoi ! Il court toujours ! fit l’esclave de l’en-
trée quand la bête le frôla encore.
Déjà le chien ressortait et reprenait sa course.
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