Page 15 - Nouvelles gauloises - Nouvelles antiques
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Primilla fut dehors à  temps  pour voir  où  il
                   s’enfuyait.
                     Elle le suivit le long du grand fleuve de la ville
                   que parcouraient des bateaux à fond rond ou plat
                   – munis de voiles, de rames, de mâts de halage ;
                   chargés de pierres, de métaux, de grains, de troncs
                   d’arbres, d’amphores de vin, d’huile, de saumure –,
                   et de petites embarcations où des voyageurs oisifs,
                   étendus sur le pont, se laissaient porter par le vent.
                     Adjacent à la berge du fleuve se trouvait le
                   quartier des artisans, aux rues étroites, encom-
                   brées, dans lesquelles Louernos s’engouffra.
                     Quand la fillette y pénétra, l’animal avait
                   disparu.
                     Elle respira profondément, plus résolue que
                   jamais.


                     Le long des ateliers en enfilade, Primilla mar-
                   chait patiemment.                                     grande doloire
                     Elle glissa la tête dans l’embrasure d’une porte,
                   regarda : debout à son établi, un homme apla-
                   nissait les bords d’une longue planche de chêne
                   en se servant d’une grande doloire ; par terre,
                   des planches de même dimension étaient reliées
                   par des clous ; au mur, sur un râtelier, des outils :
                   équerres, ciseaux, herminettes, compas, règles.
                     Mais elle ne vit aucune trace de Louernos.
                     Elle laissa ce charpentier fabriquer des parois      herminette
                   de puits, s’en alla.





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