Page 13 - Nouvelles gauloises - Nouvelles antiques
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étoffes, se retournèrent sur son passage ; mais
lorsque la fillette arriva aux flacons :
– Non !
L’animal avait repris sa course.
Primilla s’arrêta, haletante : des larmes lui mon-
taient aux yeux. Mais elle se calma, serra les dents,
serra les poings, se remit en marche, décidée.
À travers les rues droites de la ville, elle suivit
le chien patiemment, sans forcer, sans s’épuiser,
gardant une distance convenable ; il fallait ména-
ger son souffle.
Elle croisa une statue d’Auguste en armes qui
trônait au milieu d’une place ; un arc de triomphe
aux frises ornées d’ennemis gaulois défaits ; des
jardins, des terrasses, des portiques, des temples
rectangulaires, surélevés, entourés de colonnes,
tous dédiés à des dieux romains.
Devant un bel édifice en pierre de taille, elle se
figea : le chien venait de stopper net. Il se retour-
na, jeta un œil à la fillette, puis s’engouffra à
l’intérieur.
– Cette fois, tu ne m’échapperas pas !
Elle courut à son tour dans le bâtiment des
thermes.
– Eh ! Arrêtez ce chien ! cria l’esclave au guichet
des paiements.
La bête venait d’entrer comme une flèche. Elle
longea la palestre désertée par les sportifs à cause
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